La 6è édition de Africa WEB Festival dont les activités vont se dérouler les 21, 22 et 23 novembre 2019 au Palais de la Culture de Treichville, a ouvert ses travaux avec comme invitée le Dr Raymonde Goudou Coffie, Ministre de la Modernisation de l’Administration et de l’Innovation du Service Public. Dans le cadre du panel ministériel, elle a répondu à partir de l’expérience de son Département, aux enjeux contenus dans le thème de 2019 : « Comment accélérer la numérisation de l’Afrique ou Numérisation de l’Afrique : enjeux et défis ! ? » Faisant un rappel historique du contexte de la création de son ministère, la Ministre a noté que dans le souci d’améliorer le niveau de gouvernance de la Côte d’Ivoire et en vue de répondre favorablement aux exigences des indicateurs du Doing Business et de Mo Ibrahim entre autres, le Président de la République SEM Alassane Ouattara a décidé en 2017 de créer un Département ministériel exclusivement dédié à la Modernisation de l’Administration et à l’innovation du Service Public. Avec des missions transversales notamment la coordination des travaux de modernisation au niveau de tous les ministères. Elle a donc avec son équipe imaginé plusieurs mécanismes (des projets) et des outils pour opérationnaliser ses actions sur le terrain. L’Observatoire du Service Public (OSEP) doté d’un call-center a d’abord permis aux citoyens de faire leurs requêtes par appel téléphonique, puis d’être orientés vers la bonne information et il a été conçu ensuite le portail du citoyen dénommé « Milié ». C’est un outil interactif a été conçu sur le modèle marocain à partir des réalités ivoiriennes. Grâce à cette plateforme électronique, l’OSEP recueille les requêtes des citoyens, les traite et on fait leur suivi avec l’appui technique des points focaux des ministères et des Institutions de la République. Car Miliè est un indicateur de gouvernance qui permet d’évaluer le taux de satisfaction ou d’insatisfaction des usagers-clients. La dématérialisation, la simplification et la digitalisation sont tout aussi expérimentées à travers le projet e-démarches administratives. Ce service en ligne fait un focus sur la collecte, la mise à jour, la dématérialisation et la vulgarisation des procédures administratives. Rompre avec les lenteurs dans le traitement des actes administratifs et faciliter ainsi l’accès des services publics, voilà l’important gain que le gouvernement recherche pour le citoyen à travers cette procédure. Dont les effets sont déjà bien ressentis dans les Douanes, le payement des impôts, dans les actes au Trésor, au ministère de la Justice, à la Direction des Examens et concours (DECO) du ministère de l’Education Nationale, au ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique, de l’Agriculture et du Développement Rural et des Eaux et Forêts. Porté à échelle au niveau de l’Afrique, le Dr Raymonde Goudou Coffie croit que ce défi peut être relevé car la volonté politique existe. Les potentialités intellectuelles et ressources humaines aussi. La numérisation avec les exemples du Rwanda et du Maroc va se faire progressivement mais sûrement. Et avec la digitalisation qui irrigue tous les aspects de nos vies et de nos sociétés, l’Afrique ne peut faire autrement que d’avancer. Ce processus peut s’accélérer si tous les équipements techniques existent et que le problème de l’électricité est résolu afin de permettre une bonne connexion et un bon débit internet. D’autant que la numérisation est un segment important de pourvoyeur d’emplois et de création de richesses. Les jeunes, comme on le voit sont déjà Tic dès le berceau et dans ce domaine les jeunes startuppers rivalisent d’imaginations dans les innovations. L’entrepreneuriat des jeunes se développe. Au niveau de son ministère, la Ministre veut initier un concours sur l’Innovation du Service public pour permettre aux jeunes start-ups d’apporter leur touche par des contributions de qualité à la Modernisation de l’Administration Ivoirienne. Qui doit être un modèle, efficace, efficiente et performante. Mariam Sy Diawarra, fondatrice de Africa Web Festival s’est sentie véritablement honorée par les présences des ministre Claude Paulin Danho et Raymonde Goudou Coffie, de l’ambassadeur du Burkina Faso en Côte d’Ivoire et du Professeur Abdou Touré, ambassadeur de la Côte d’Ivoire auprès de l’OIF. Elle a surtout salué la présence de cette quarantaine de jeunes venus de toute l’Afrique et de ceux venus du Canada et des Antilles. Puis elle a rappelé les cinq premières éditions dudit festival crée en 2014 et pendant lesquelles ont été abordées des thématiques comme la Ville intelligente, l’innovation et l’entreprenariat, la consolidation de la paix, le renforcement des liens intergénérationnels avant d’engager pour cette année une réflexion sur : « Accélération de la numérisation en Afrique : enjeux et perspectives ». Maria Sy Diawarra a aussi fait connaître le calendrier des différents ateliers et panels.