Roger Félix Adom, ministre de la Modernisation de l’Administration et de l’Innovation du Service Public a participé jeudi par visioconférence à un panel organisé par Africa Digital Expo live sur le thème : « Relance économique, l’entreprise face à l’impérieuse mutation numérique ». Le Ministre a présenté les acquis de la Côte d’Ivoire en matière de développement numérique en mentionnant comme un fait notable que le numérique représente 8% du produit intérieur brut du pays. Ainsi dans les secteurs des Mines, du Commerce, de l’Agriculture par exemple, le développement du digital est déjà une réalité. Roger Adom a donc confié à ses interlocuteurs qu’après le Kenya, la Côte d’Ivoire est le deuxième pays qui utilise le mobile money sous ses différentes déclinaisons dont orange mobile, money banking, orange banking. Ces usages ont tout aussi court dans les secteurs de la banque et du pétrole. Cette situation atteste d’une bonne pénétration des pratiques du numérique dans les habitudes des Ivoiriens et dans l’économie nationale. Aujourd’hui, on dénombre dans le pays qui compte 22 millions d’habitants 37 millions d’abonnés aux réseaux de téléphonie mobile entre les mains de 3 grands opérateurs. Avec des bandes optiques à haut débit, les 108 sous- préfectures sont connectées et l’ambition du gouvernement est de faire de la Côte d’Ivoire, un pays totalement digitalisé. Le Ministre en charge de la Modernisation de l’Administration a donc rappelé certains grands programmes et projets de son département pour réussir le chantier de la modernisation de l’Administration. La politique nationale d’informatisation de l’Administration (PNI), E-démarches Administratives, la Maison du Citoyen, le portail du citoyen, sont des leviers pour mettre l’innovation au profit du Service public, de sorte à permettre aux citoyens d’avoir accès avec aisance aux offres de service de l’Administration publique. L’exécution de ces nobles missions sont dévolues à deux ministères a relevé le Ministre Roger Félix Adom. Le ministère de l’Economie numérique et de la Poste qui définit les politiques que doivent s’approprier les entreprises pour leur digitalisation puis le ministère de la Modernisation de l’Administration et de l’Innovation du Service Public. Ce département ministériel conçoit les mécanismes pour que l’Etat réalise sa vision de modernisation de son administration et mette les résultats des innovations au bénéfice du développement de la qualité des différentes prestations du Service Public. C’est ce cadre et les infrastructures majeures que l’Etat a construit (réseau téléphonique, réseau internet de haut débit, réseau électrique moderne etc.) que les entreprises privées doivent rentabilisées pour réussir la relance économique dans le contexte de la Covid-19. Ce d‘autant que la digitalisation génère une meilleure productivité. Le Ministre Adom a cité cependant les facteurs clés pour réaliser et garantir le succès de la transformation des entreprises. Au niveau de l’Etat, il faut des personnes compétentes, définir des objectifs précis et le périmètre d’action. Il faut par ailleurs travailler en pool pour éviter la dispersion des forces et intelligence et des ressources financières et économiques. Car bien souvent, un même projet est exécuté par plusieurs ministères et administrations à la fois, faute de communication ou du fait de la préservation jalouse des privilèges. Les entreprises doivent définir des objectifs clairs, avoir des ressources humaines compétentes, des procédures simplifiées, organisées pour être digitalisées plus facilement. Dans ces deux cas, la réussite de l’opération dépend de l’âge de l’administration et des habitudes administratives qui ont cours. En Côte d’Ivoire a rappelé, le Ministre Roger Adom, le Président de la République a exigé que les Startups soient désormais parties prenantes des appels d’offres, Mais sont-elles capables de gérer les grandes transformations, sans les multinationales qui en cette période de covid-19 sont restées chez elles, ou sans de véritables champions nationaux ? Le ministre a par ailleurs adressé la question de la contribution de la femme au développement de l’entreprise et de l’économie nationale. Il a mené sa réflexion à deux niveaux. Pour les femmes alphabétisées, l’inclusion est plus aisée. La seule direction générale de son ministère n’est-elle pas gérée par une dame ? Pour les femmes non alphabétisées, elles sont plus consommatrices qu’actrices du changement Pour ce faire, le Président de la République SEM Alassane Ouattara et son gouvernement ont fait le pari de réduire la fracture numérique et territoriale. Quel que soit le lieu d’habitation de l’Ivoirien, il doit avoir accès aux offres de service de l’Administration et du Service Public. Ce qui a fait au ministre : « Les infrastructures de base (eau, électricité, école etc,) sont intéressantes mais la digitalisation devient très importante. »